Oui, la BOOM est une boite à outils numérique, mais au sens culturel du terme.
Les thématiques clés mettent en évidence des lignes de force de la culture numérique et de l’innovation culturelle.
Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’inclus pas des conseils techniques ou des références à des équipements technologiques. Cela s’explique déjà parce que les médias n’ont d’autre choix que de faire appel à des outils technologiques généralement liés à ce qu’on appelle le numérique au sens technique, pour pouvoir fonctionner dans l’environnement médiatique actuel, et aussi parce qu’on ne peut éviter le web, les réseaux sociaux, les algorithmes et l’intelligence artificielle pour améliorer sa visibilité et sa «découvrabilité» (ce qui est le nerf de la guerre pour persévérer dans l’être actuellement). Mais les médias ne pourraient produire des contenus de qualité s’ils ne s’interrogeaient sur des questions plus fondamentales (et culturelles) comme les bonnes pratiques d’écriture, l’art de faire une belle composition visuelle avec un cadrage approprié ou les conditions pour maintenir l’agrément lors de l’écoute des messages enregistrés par des micros (qui doivent aussi être de bonne qualité et bien choisis). Sauf que la clé avec ces techniques de création culturelle et ces technologies informatiques, c’est de bien les utiliser. Et cela implique aussi d’apprendre à faire preuve de créativité dans leur utilisation, pour se démarquer et définir son identité.
Les médias et les artistes sont donc face à un même défi. Comme porteurs de parole, auteurs de récits et créateurs de sens en puissance, ils ont une responsabilité de bien mobiliser les potentialités liées au contexte au sein duquel ils évoluent. S’ils arrivent à collaborer au lieu de se concurrencer, ils auront plus de chance de parvenir à leur plein épanouissement, humainement parlant, à tout le moins.
La BOOM est-elle numérique au sens où ses ressources le sont ?
Oui et non.
Les outils de la BOOM sont numériques, et la BOOM aussi, mais ils ne portent pas tous sur le numérique au sens technique, et elle non plus.
La BOOM est davantage numérique au sens où elle se préoccupe de ce que la transformation culturelle en cours est nommée «transformation numérique». Mais les modifications en cours sont plus profondes que l’adoption de telle plateforme ou l’utilisation de tel équipement.
C’est la question de comment nous positionner comme médias ou organismes culturels, artistes ou producteurs de contenu face au numérique qui est ici en question.
La BOOM est-elle une boite à outils spécialisée sur le thème du numérique ?
Le «numérique» est plus un contexte dont on doit tenir compte (pour réussir à atteindre leurs buts, les acteurs culturels ne peuvent fait fi du contexte au sein duquel ils évoluent) pour améliorer nos pratiques à tous les niveaux (gestion, communications, création de contenu, développement de partenariats, formation continue, adaptation aux nouvelles problématiques liées à l’utilisation des technologies de l’information) qu’une thématique privilégiée qui serait l’objet de toutes nos préoccupations à l’exclusion des autres.
Mais il est vrai que nous nous concentrons sur la mise en valeur de ressources qui permettent aux acteurs médiatiques communautaires et aux autres acteurs culturels du Québec de se sentir plus à l’aise avec le numérique comme culture générale ou contexte commun qui demeure inquiétant parce que flou (ou opaque) et source de bouleversements.